Le collectif Idemi Africa est heureux de vous annoncer l’ouverture des inscriptions pour la troisième édition du contribuling. C’est un coloc co-organisé par l’INALCO, Wikimédia France et la BULAC avec l’implication active de Idemi Africa et d’autres volontaires, qui aura lieu le 12 mai 2023 en ligne et à Paris en présentiel. L’édition 2023 du Contribuling encourage cette année les propositions axées sur les enjeux méthodologiques de la contribution, tout en restant ouverte à toute proposition visant à renforcer la présence numérique de langues minoritaires.
Si vous voulez participer au Contribuling 2023, remplissez le formulaire d’inscription disponible ici en spécifiant les activités qui vous intéressent pour être mieux orienté.
Retour sur le Bénin Universal Acceptance Workshop organisé par le Chapitre Bénin de Internet Society et le collectif Idemi Africa, en marge de la journée internationale de l’Acceptation Universelle (UADAY) au Bénin.
Comment enregistrer un nom de domaine en langues africaines avec les caractères qu’il faut ? C’est autour de cette question que le collectif IdemiAfrica a échangé ce 21 décembre 2022 avec Malick Allassane, Ambassadeur de l’acceptation universelle. Concrètement, nous voulions avoir une idée sur la procédure, les différentes étapes et les coûts pour mettre en place la base technique devant permettre les enregistrements de nom de domaine comme Kutɔnu, Danxomɛ̀, alɔcewɛ et autres en langues africaines comme le font aisément les chinois, arabes, coréens, japonais et autre. Cet échange nous a permis de découvrir l’acceptation universelle et de l’étendue des actions à mener pour un internet inclusif et multilingue. Le chantier, en l’état, est immense mais le collectif IdemiAfrica y tient.
Extrait du reportage de Ganiath Bello – Elles Médias UADAY avec Isoc Bénin et Idemi Africa: utiliser les langues béninoises dans les noms de domaines
Ce fut deux jours d’activités intenses, suivant le programme tel que décrit dans l’agenda de l’événement disponible ici: Agenda du Bénin UADAY Workshop.
Des échanges et des découvertes
La première journée a eu lieu dans la salle de formation du Campus Numérique Francophone, de l’AUF situé sur le campus de l’université d’Abomey calavi.
Plusieurs échanges ont eu lieu autour des présentations des différents invités, tant en ligne qu’en présentielle.
De la pratique pour mieux comprendre
La deuxième (2è) journée, beaucoup plus pratique a eu lieu dans la salle de formation de l’Ecole 229, un centre de formation de la deuxième chance du Blolab Bénin.
Différents groupes de travail se sont répartis les taches. Le premier groupe s’occupe de au moment ou le deuxième groupe pour intégrer les API mis en en place par le groupe.
Un rapport d’activité est en court de rédaction actuellement. Nous nous ferons une joie de le partager avec vous, une fois finalisé.
La date du 24 septembre 2022 a été inédite pour le collectif Idemi Africa. Nous avions testé le nouveau format de nos ateliers de traduction des mots du numérique en langues africaines avec le Fable-Lab sur la plateforme Yiotta.fable-lab.org . Et le résultat était aussi très intéressant: 154 contributions en 6 langues africaines (Haussa, Fongbe, Mandinka, Yoruba, Amharique et Wolof).
Par ailleurs, notre participation au #MakeAfrica 2022 était porteuse d’un message: Intégrer de façon systématique la traduction en langue africaine de la documentation des projets et des process dans les créations qui ont lieu dans les fablabs africains.
A propos du projet « Nos langues, notre pouvoir »
Le collectif Idemi Africa et Fable-Lab s’associent pour la collecte et la diffusion des mots du numérique en langues africaines avec l’initiative « Nos langues, notre pouvoir« , en partenariat avec le Réseau Francophone des FabLab d’Afrique de l’Ouest (ReFFAO). C’est un projet de Onze(11) ateliers itinérants de traduction des mots du numériques en dix-huit (18) langues africaines dans Six (06) Fablabs d’Afrique à travers six (06) pays Africains avec un club de traduction en langue africaine à mettre en place dans chaque fablab du ReFFAO parcouru; soit six (06) clubs au minimum de langues à l’issue du projet.
L’objectif est de faciliter la prise en main des outils web et numériques sur le continent africain et parmi les diasporas, d’insuffler le réflexe de traduction automatique des notices d’utilisations ou des documentations des productions ou créations du continent et de créer, d’une manière plus générale, une émulation de production massive de données en langues africaines .
Le projet « Nos langues, notre pouvoir » invite le grand-public sur différentes actions collaboratives et fédératrices au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, en France, au Mali, au Sénégal et au Togo.
Tout a commencé en 2017 pour Dr Tafsir Baldé par un défi de taille qui l’a mené quatre ans plus tard en 2021 à réaliser un résultat exceptionnel et hors norme pour une cause bien supérieure qui le dépasse. En effet, pendant longtemps, il a rêvé de se lancer dans la traduction du Livre Saint Al-Qur’ān, dans sa langue maternelle, le fulfulde/pulaar et en donner la disponibilité en ligne. Il vient de l’accomplir, portée par sa passion, par son dévouement et sa foi à toutes épreuves devant une oeuvre gigantesque de cette taille. Ne tardez plus. Découvrez vite, vous aussi, le chef-d’oeuvre en question des 6236 versets de 114 sourates traduits en fulfulde, en vous rendant sur le site officiel de l’encyclopédie du Noble Coran : https://quranenc.com/fr/browse/fulani_rwwad
Les traduct(rice)eurs militants sont des traducteurs de langues africaines qui adhèrent à la vision d’Idemi Africa. Rendre les langues africaines plus visibles sur Internet. Ils constituent un répertoire de compétence que nous mettons en contact avec les demandeurs de traductions en langues africaines.
Pour le 1er #MeetIdemiAfrica de l’année, nous avons reçu Cécile Canut, pour échanger sur son livre “langage et colonialisme ». Cécile Canut est sociolinguiste et cinéaste, professeure à l’université de Paris, autrice de Provincialiser la langue. Une rencontre animée par Abẹ́djẹ́ Sinatou Saka. IdemiAfrica, les langues africaines plus visibles sur internet
L’école, l’un des éléments majeurs
Il était question de comment les langues coloniales, en particulier le français, sont devenues des langues officielles sur le continent, comment la hiérarchisation s’est imposée, en considérant une langue meilleure que les autres. “Un des éléments majeurs c’est l’école”, précise la chercheuse, car il est considéré que “l’outil le plus valable pour éduquer les enfants, c’est de passer par l’outil occidental.”
Replay de la rencontre avec Cécile Canut – #MeetIdemiAfrica
La notion de bonne langue
A l’inverse de ce qu’il s’est passé en France métropolitaine, où les dialectes et patois ont été effacés, l’impérialisme colonial s’est traduit par l’imposition de la langue française dans les institutions. La notion de bonne langue existe-t-elle pour les langues africaines ? Pour Cécile Canut, “il y avait des pratiques langagières hétérogènes qui ont été plurielles, ça ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de catégorisation, mais il n’y avait pas de politique linguistique pour imposer une langue qui serait la seule bonne”, un constat que Cécile Canut dresse surtout pour ses terrains, dont le Mali, où “il n’y avait pas de normes prescriptives”.
Les langues dans l’enseignement sont aussi très peu demandées par les gens, par les parents. Pour un grande partie, l’école c’est apprendre le français
Cécile Canut dans MeetIdemiAfrica
L’espoir avec le cas de Sékou Touré pour les langues africaines
La question de l’école est revenue à plusieurs reprises dans la conversation. Et la chercheuse de rappeler comment l’espoir est né avec Sékou Touré en Guinée, qui a rompu de manière très nette avec la France, également via les langues enseignées à l’école. Ailleurs, les expérimentations sont malheureusement restées des expérimentations. “Les langues dans l’enseignement sont aussi très peu demandées par les gens, par les parents. Pour un grande partie, l’école c’est apprendre le français”, alors qu’ils percevaient l’école en langue comme “une école au rabais, parce qu’il n’y a pas de place ailleurs, avec toujours le point de départ de la hiérarchisation, pour trouver du travail par exemple, c’est par le français”. Pourtant, le français est parfois à l’origine de l’échec scolaire d’élèves qui ne maîtrisent pas cette langue.
Le Français, langue de dictature pour les langues africaines?
La pression de la France et des défenseurs de la Francophonie étaient aussi à l’ordre du jour. Pourquoi dit-on que le français a un bastion en Afrique alors que la majorité des gens continuent de parler leur langue ? Sans doute parce qu’on ne le mesure pas vraiment et parce qu’il manque des enquêtes sur la réalité des pratiques. Exemple ? La proportion de personnes qui parlent le français à l’école et nullement en dehors. A bon entendeur !
POUR LA PROMOTION DES LANGUES LOCALES EN AFRIQUE: CAS DU KIRUNDI AU BURUNDI Prof. Constantin NTIRANYIBAGIRA et Prof. Clément BIGIRIMANA Université du Burundi
En Afrique, les langues locales sont relativement déconsidérées au profit de celles internationales qui sont généralement héritées de la colonisation. Dans le cas d’espèce, le Burundi ne fait pas exception, même si les choses commencent actuellement à bouger dans le sens de rectifier le tir. Le Burundi est un petit pays avec une superficie de 27.834 km2. Cependant, il a une population estimée actuellement à 12 millions partageant majoritairement une même langue : le kirundi. En plus de cette langue, le Burundi compte trois autres principales langues, à savoir le kiswahili, le français et l’anglais. Sur le plan fonctionnel, la loi de 2014 portant statut des langues au Burundi accorde au kirundi et au français le statut de langues d’enseignement et de langues enseignées, tandis que l’anglais et le kiswahili sont des langues enseignées. Au niveau de la Communauté Est-Africaine, l’anglais est érigé en langue officielle et le kiswahili hérite le statut de langue de communication régionale. Ainsi, l’on peut affirmer que l’univers linguistique burundais est caractérisé par un multilinguisme à la fois social et officiel. Mais quelle est réellement la place ou le rôle du kirundi dans ce paysage linguistique? Quelles actions ont-elles déjà été accomplies pour la promotion de cette langue ?
Le kirundi, une langue multifonctionnelle non encore considérée à juste titre
Le kirundi est une langue Bantu synthétique appartenant au Groupe D. 62 de la Zone Centrale. En plus d’être la première langue officielle, cette langue remplit également les fonctions de nationale et de langue première (maternelle) pour la majorité de Burundais. Vu ce caractère multifonctionnel du kirundi, il devrait occuper le haut du pavé par rapport à son poids socioprofessionnel ; ce qui n’est malheureusement pas le cas. Ce propos se base sur le fait qu’aucune langue ne peut être considérée d’emblée comme supérieure aux autres. Seuls diffèrent le degré et les sphères d’utilisation qui, eux aussi, se fondent dans la plupart des cas sur des critères largement subjectifs (Boyer, 2004)
L’Académie Rundi, une lueur d’espoir
Avec une équipe de 15 Académiciens Rundi (Personnalités reconnues pour leurs compétences, leur expérience et leur engagement dans la promotion de la langue et de la culture rundi), l’Académie Rundi pourra contribuer à la promotion du kirundi si ses missions sont réellement remplies. Cet organe est chargé d’assurer la promotion de la recherche sur la langue et la culture rundi, en collaboration avec les institutions de formation et de recherche ; de promouvoir et créer des œuvres linguistiques, littéraires, artistiques et culturelles rundi ; de participer à la codification des normes et valeurs de la langue et de la culture rundi ; de promouvoir la recherche toponymique et la nomenclature rundi ; d’authentifier les traductions en kirundi des textes ou documents en langues étrangères ; d’appuyer et valider les programmes d’enseignement de la langue rundi ; de promouvoir le kirundi comme langue d’enseignement ; de créer et valider les terminologies importées d’autres langues; de créer et mettre à jours régulièrement un dictionnaire kirundi de référence ; et de promouvoir l’écriture et la lecture du kirundi. Pour réussir ses missions, l’Académie Rundi est dotée de deux organes à savoir : Le Conseil Académique de l’Académie Rundi, qui en est l’organe suprême (celui-ci est composé d’experts dans le domaine de la langue et de la culture rundi) et le Secrétariat Exécutif Permanent de l’Académie Rundi.
Le kirundi et les TIC
Avec les TIC, les langues en général et le kirundi en particulier font face à des problèmes terminologiques majeurs. Pour le kirundi, l’usage des termes en rapport avec les TIC souffre essentiellement de trois (3) obstacles majeurs, à savoir la traduction de l’existant, la création de nouveaux mots sans devoir recourir aux divers emprunts et l’insécurité linguistique que subissent les kirundiphones. Pour la traduction des termes qui existent déjà en anglais et en français, l’aspect structural des langues concernées pose un problème important. En effet, l’anglais et le français étant des langues analytiques, il est extrêmement difficile de traduire lesdits termes en kirundi (langue synthétique ou agglutinante). Un mot en anglais ou en français peut équivaloir à deux ou plusieurs mots kirundi ou vice-versa. Les quelques exemples suivants, tirés du référentiel des expressions numériques en langues africaines, illustrent ce propos :
Page d’accueil (3 mots): ishikiro (1 mot). L’autre obstacle important à surmonter découle du caractère récent de la tradition numérique au Burundi. Le kirundi dispose en effet de très peu de termes qui renvoient aux TIC, ce qui fait qu’on doit souvent recourir aux emprunts divers ou à des néologismes approximatifs qui n’équivalent pas parfaitement aux termes « originaux ». Ainsi, les termes créés ne sont pas réellement utilisés par les usagers de la langue parce que non parfaitement adéquats pour représenter les référents/réalités en question.
Ordinateur (Inyábwoónko : outil avec un cerveau) ; ►Le disque dur équivaut-il à un cerveau ?
Internet (Ingurukanabumenyi : outil « volant » qui répand les connaissances) ; ►Pourtant, l’internet ne vole pas et ne répand pas que des connaissances.
Unité centrale (igitwé c’íimáshiíni : la « grosse » tête de la machine). ►L’unité centrale est-ce une tête ?
En définitive, l’insécurité linguistique des kirundiphones peut notamment expliquer la situation mentionnée (Bigirimana, 2017 ; Ntiranyibagira, 2017). En effet, l’ « infériorité » socioprofessionnelle du kirundi par rapport à l’anglais et au français (variétés hautes) est justifiée à certains égards par le « rejet » du premier sur base des représentations des locuteurs. En plus, le recours aux emprunts par les kirundiphones en lieu et place des néologismes (quand ils existent !) n’est pas étranger à ces préjugés que véhiculent les usagers des différentes langues en présence. Mais, il y a lieu d’espérer une évolution positive du statut du kirundi. En effet, suite à l’exécution des missions assignées à l’Académie Rundi, cette langue gagnera en visibilité, en standardisation et en promotion. Également, avec le concours de certains partenaires, dont IDEMI-Africa, l’on peut espérer un lendemain meilleur non seulement pour le kirundi mais aussi pour d’autres langues africaines qui ont relativement raté le train des nouvelles technologies.
Tribune des Prof. Constantin NTIRANYIBAGIRA et Prof. Clément BIGIRIMANA de l’Université du Burundi
N’oubliez pas, notre série de 4 ateliers d’écriture en ligne continue. La prochaine session aura lieu le 26 Novembre 2021 à 11h GMT. Réservez votre place en cliquant ici: ou en remplissant le formulaire ci-dessous.
À chaque atelier, une initiative sera toujours mise en avant.
série de 4 ateliers prévue entre septembre et Décembre 2021. Tous les derniers vendredis du mois à partir du 24 septembre 2021 à 11h GMT
Ce formulaire ne reçois plus de nouvelles inscriptions. Merci de regarder sur la page des activités du site l’événement en cours. https://idemi.africa.agenda
Merci et bien cordialement,
TeamIdemiAfrica
Face à l’utilisation massive des réseaux sociaux sur le continent , nous devons prendre en charge et encourager la traduction des termes liés à la protection des données personnelles dans les langues africaines. La bonne compréhension des conditions d’utilisations des services en ligne qui sont souvent dans un langage non accessible par la grande masse est un préjudice énorme pour l’exercice des droits des utilisateurs. Les récentes menaces de Facebook quant à l’acceptation de ses nouvelles conditions d’utilisation de Whatsapp est un cas d’école. Sans l’appropriation des nouveaux concepts numériques, les données africaines continueront d’être bradées sur le grand marché de l’économie numérique. Du côté d’Idemi Africa, nous organisons régulièrement des ateliers afin de traduire des mots numériques du web 2.0 dans les langues africaines. Ces ateliers, riches de créativité, nous permettent de familiariser les internautes avec les langues africaines, de traduire des termes simples et courants de notre vie numérique comme “fil d’actualité” et ainsi encourager les Africains à parler leurs langues sur les réseaux sociaux. La deuxième étape est donc de créer des groupes spécifiques pour les traductions plus techniques et ensuite de faire adopter ces nouveaux mots dans les médias locaux ou les groupes whatsApp les plus populaires.
N’oubliez pas, notre série de 4 ateliers d’écriture en ligne continue. La prochaine session aura lieu le 29 Octobre 2021 à 11h GMT. Réservez votre place en cliquant ici: ou en remplissant le formulaire ci-dessous.
Le Wolof sera à l’honneur avec El hadji Ibrahima DIAGO, Software engineer, Entrepreneur et Fondateur de Wolof tech, un podcast dédié à la technologie en wolof
série de 4 ateliers prévue entre septembre et Décembre 2021. Tous les derniers vendredis du mois à partir du 24 septembre 2021 à 11h GMT
Comment dit- on dit « Clic » dans votre langue africaine?
Oui, c’est un peu compliqué, donc on passe au mot suivant.
Barre d’administration, Administrateur ou encore module?
Bon, on y va pour un mot plus facile, enfin j’espère.
Comment dit-on « archive »? ou « commenter », ou “Obsolète”…
Bref, vous l’aurez compris, nous avons eu un atelier intense et des plus dynamiques.
La première session de la série de quatre ateliers d’écriture en langues africaines initiée par Idemi Africa en collaboration avec quelques partenaires a effectivement eu lieu ce 24 septembre 2021 à 11h GMT comme prévu.