Meet IdemiAfrica: Webinaire de recherche du 18 novembre 2023

C’est la rentrée d’automne au Collectif IDEMI AFRICA et nous renouons avec les rencontres Idemi. #MeetIdemiAfrica.
Cette fois-ci, c’est un webinaire de recherche de haut niveau qui réuni ce samedi 18 Novembre 2023 à 9h GMT, cinq (05) éminents professeurs et docteurs d’universités africaines qui nous entretiendrons sous les thèmes :

  1. « Le numérique en Afrique. Défis et opportunités liés à la présence effective des langues africaines sur internet » avec le Professeur Ferdinand MBERAMIHIGO de l’Université du Burundi et le Professeur Jean-Pierre ATOUGA de l’Université de BUEA au Cameroun.
  2. « L’impact des TIC sur l’enseignement-apprentissage des langues et cultures africaines » avec le Professeur Dramé MAMADOU de l’Université Cheick Anta Diop du Sénégal, le Professeur Clément BIGIRIMANA de l’Université du Burundi et M. Gratien MACECE, doctorant à l’Université de Lubumbashi.

Notons que ces deux sujets d’échanges seront modérés par le Professeur Constantin NTIRANYIBAGIRA de l’Université du Burundi.
Alors, prenez le rendez-vous en vous inscrivant via le formulaire ci-dessous.

Contexte de ce webinaire de recherche

Peut-on parler de souveraineté numérique en occultant les langues du pays ou en leur accordant peu de place?
En Afrique, comme ailleurs, les TIC constituent une opportunité sans précédent. Le numérique, qui n’est pas étranger à la dynamique des langues, conduit inévitablement au développement des pays dans tous les domaines socioprofessionnels.

Pour beaucoup d’observateurs, les TIC constituent désormais une des principales clés de voûte de la croissance pour tous les pays, singulièrement ceux les moins avancés. Cela étant, un nombre important de pays africains risque de rater cette occasion, étant donné qu’ils sont pauvres en infrastructures.

Ce qui est rarement pris en compte, c’est le rôle des langues locales dans cette configuration et le droit des peuples/personnes à les utiliser à leur guise. Puisque le numérique touche les modes de diffusion de l’information, il aurait fallu penser à sa démocratisation en termes de diversité linguistique et culturelle des usagers.

En matière des TIC, l’Afrique serait donc à la croisée des chemins ; et cette dernière est généralement synonyme d’hiérarchisation des langues au profit de celles internationales.

A travers la présente conférence, les invités pourront mettre en exergue cette fracture numérique en circonscrivant les défis et opportunités liés à la présence effective des langues africaines sur la toile. L’impact des TIC sur l’enseignement des langues et cultures locales occupera également une place de choix.

Retrouvez l’événement ici : https://idemi.africa/agenda/meet-idemiafrica-webinaire-de-recherche/

Capture Rencontre avec Cécile Canut ur son livre “langage et colonialisme » pour la visiblité des langues africaines- #MeetIdemiAfrica

#MeetIdemiAfrica: Conversation avec Cécile Canut

Pour le 1er #MeetIdemiAfrica de l’année, nous avons reçu Cécile Canut, pour échanger sur son livre “langage et colonialisme ». Cécile Canut est sociolinguiste et cinéaste, professeure à l’université de Paris, autrice de Provincialiser la langue. Une rencontre animée par Abẹ́djẹ́ Sinatou Saka. IdemiAfrica, les langues africaines plus visibles sur internet

L’école, l’un des éléments majeurs

Il était question de comment les langues coloniales, en particulier le français, sont devenues des langues officielles sur le continent, comment la hiérarchisation s’est imposée, en considérant une langue meilleure que les autres. “Un des éléments majeurs c’est l’école”, précise la chercheuse, car il est considéré que “l’outil le plus valable pour éduquer les enfants, c’est de passer par l’outil occidental.”

Replay de la rencontre avec Cécile Canut – #MeetIdemiAfrica

La notion de bonne langue

A l’inverse de ce qu’il s’est passé en France métropolitaine, où les dialectes et patois ont été effacés, l’impérialisme colonial s’est traduit par l’imposition de la langue française dans les institutions. La notion de bonne langue existe-t-elle pour les langues africaines ? Pour Cécile Canut, “il y avait des pratiques langagières hétérogènes qui ont été plurielles, ça ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de catégorisation, mais il n’y avait pas de politique linguistique pour imposer une langue qui serait la seule bonne”, un constat que Cécile Canut dresse surtout pour ses terrains, dont le Mali, où “il n’y avait pas de normes prescriptives”.

Les langues dans l’enseignement sont aussi très peu demandées par les gens, par les parents. Pour un grande partie, l’école c’est apprendre le français

Cécile Canut dans MeetIdemiAfrica

L’espoir avec le cas de Sékou Touré pour les langues africaines

La question de l’école est revenue à plusieurs reprises dans la conversation. Et la chercheuse de rappeler comment l’espoir est né avec Sékou Touré en Guinée, qui a rompu de manière très nette avec la France, également via les langues enseignées à l’école. Ailleurs, les expérimentations sont malheureusement restées des expérimentations. “Les langues dans l’enseignement sont aussi très peu demandées par les gens, par les parents. Pour un grande partie, l’école c’est apprendre le français”, alors qu’ils percevaient l’école en langue comme “une école au rabais, parce qu’il n’y a pas de place ailleurs, avec toujours le point de départ de la hiérarchisation, pour trouver du travail par exemple, c’est par le français”. Pourtant, le français est parfois à l’origine de l’échec scolaire d’élèves qui ne maîtrisent pas cette langue.

Le Français, langue de dictature pour les langues africaines?

La pression de la France et des défenseurs de la Francophonie étaient aussi à l’ordre du jour. Pourquoi dit-on que le français a un bastion en Afrique alors que la majorité des gens continuent de parler leur langue ? Sans doute parce qu’on ne le mesure pas vraiment et parce qu’il manque des enquêtes sur la réalité des pratiques. Exemple ? La proportion de personnes qui parlent le français à l’école et nullement en dehors. A bon entendeur !

Rouguyata Sall